SOUTIEN A JACQUES RISSO

Salut à Jacques et à tous les enseignants qui se sont solidarisés. Il faut publier cette nouvelle, car à Paris, de nombreux instituteurs (je refuse de nous appeler "pe (u)" ) pensent que "c'est comme ça", qu' "il n'y a rien à faire", et que , donc, Jacques "s'est mis en danger" . Cette façon de penser touche en particulier les jeunes enseignants, ceux qui ont fait leur école primaire après 1984, dans l'école cessant d'inculquer " l'esprit critique", au profit de la "citoyenneté ". La dégringolade de  la démocratie est intériorisée par cette génération, dont beaucoup sont au chômage .

 Démocratie dans l'école et école diffusant les connaissances et la culture à tous les enfants vont de paire .

  Aujourd'hui , les gouvernements successifs au service de la rente financière laissent faire et organisent de mieux en mieux  la ghetthoïsation des enfants pauvres, le refus de leur donner plus de temps pour apprendre, la carence des moyens dans les quartiers des gens en difficultés sociales, l'insertion des enfants déficients mentaux ou psychiques de force dans les classes ordinaires -il y a de plus en  plus d'enfants malades et non-soignés dans les quartiers pauvres. La domination du sport sur toute autre matière.

Et l'encadrement répressif des enseignants, qui va avec, le muselage de leur parole, la perte totale de pouvoir de l'équipe sur la direction de l'école, les directeurs poussés à devenir les rouages de transmission des directives - c'est le prix de leur détachement complet  et la justification de leurs primes. Or Paris est la vitrine de ce qui doit être dans toute la France - car  le type de régionalisation prévue ne fera que renforcer cette école inégalitaire.

   On voit  aussi augmenter la part  de l'argent des coopératives dans l'équipement et dans l'accès aux conférenciers des musées,  aux spectacles de bonne qualité. Or les coopératives sont forcément très inégalitaires ; du simple au quadruple, suivant les quartiers de Paris.  

 Le tout derrière une vitrine de propagande aux termes soigneusement édulcorés et "sous-couvert" de la langue de bois pédagogique officielle, obsédée par les évaluations écrites, les livrets de compétence,  diffusée par une administration totalement complice sous prétexte de neutralité et de "technicité".

  Pourtant tout le monde sait que la pédagogie n'est pas une science ! Et l'on ose fait retomber sur les enseignants les divergences de succès et d'avenir des enfants, selon la classe sociale de leurs parents, pointées par les organismes européens.

 Ce ne sont pas seulement  les mécanismes juridiques, mais aussi et surtout la mobilisation qui permet de faire reculer notre administration . Ici, contre la répression ignoble qui s'est acharnée sur Jacques. Il est inadmissible qu'il ne retrouve pas son poste de directeur avec les excuses les plus plates de l'administration.

   Et la légion  d'honneur et les palmes académiques !  Car Jacques est un enseignant digne de sa fonction, qu'il a honorée de tout son talent, et d'une critique essentielle ; il  a illustré  le devoir du fonctionnaire enseignant en  dénonçant ce qui empêche l'enseignement démocratique et républicain, les mécanismes  et directives absurdes du Ministère de l'Education nationales, en grands vents et marées déchaïnées contre lesquelles il nous faut mener nos classes, sans couler !.

  La royauté et ses vicomtes académiques  au service de la finance et d'une classe sociale d'une cupidité effrénée n'a pas été proclamée, que je sache, dans notre pays !

Solidairement,

Solange JOUANNOT - institutrice UPEaa, école pauvre pour les plus pauvres ( = ECLAIR = passez le plus vite possible et  disparaissez. Vous coûtez  trop chers pour les riens que vous êtes ) .Paris 18ème arrondissement )