De la crèche à l'entreprise. Non à l'anglais à la place du français.

Zumbi

/ #17 Re:

2014-12-06 14:16

#13: -  

 Il ne s'agit pas d'être "doué" ou pas pour la majorité des humains de notre monde : la majorité des êtres humains sont au moins bilingues ; un ami mozambicain expliquait à des étudiants français stupéfaits (dont des enfants d'immigrés portugais qui se croyaient exceptionnels) qu'il lui fallait, dés l'enfance, quatre langues pour vivre dans son pays — celle de la capitale, celle du sud dont était originaire sa famille paternelle, celle du nord dont était originaire sa famille maternelle, le portugais, langue du colonisateur restée langue de l'école. Il était en outre anglophone et francophone, c'étaient seulement ces deux langues étrangères qui le distinguaient du commun de ses concitoyens ! Et on ne demandait à personne d'être "doué" pour ça… Des amis français vivant en Ouganda avaient deux jumelles qui dés la petite enfance ont appris le français, l'anglais, le lingala et le swahili (deux des langues véhiculaires dans l'Est africain, en plus des langues de chaque ethnie), ça posait des problèmes aux parents, pas aux enfants !

Pour ma part, né au Brésil je n'ai parlé que le portugais jusqu'à sept ans, puis le français dés mon arrivée en France, et je l'ai enseignée avec sa littérature à des milliers de petits Français ou immigrés pendant une quarantaine d'années, j'aime ces langues et les littératures et les cultures auxquelles elles donnent accès, ce qui ne m'empêche pas d'aimer l'anglais (pas le globbish) dans lequel je me débrouille, l'espagnol que je baragouine, l'occitan auquel des ami/es m'ont initié…

Il est stupide de rêver à une langue unique, y compris à l'intérieur de son propre pays, même la France (lisez l'Histoire Sociale des Langues de France !), comme il est stupide de rêver à une langue unique à l'échelle mondiale — les prochains qui en rêveront (comme certains Français en ont rêvé aux XVIII° et XIX° siècles) seront-ils les hommes d'affaire parlant le mandarin ?