Vote de confiance envers l'AÉCSL

Philippe Michaud
L'auteur de cette pétition

/ #31 Re: Re: Re:

2012-05-11 18:55

#30: - Re: Re:

Tout d'abord, permettez-moi de clarifier mon point de vue sur la raison qui m'amène à considérer qu'un système démocratique ne devrait pas exiger de carte de membre. La Loi sur L'accréditation et le Financement des Associations Étudiantes exige qu'une seule association représente le collège et tous les étudiants de ce dernier continuent d'être représentés par celle-ci même s'ils choisissent de ne plus en demeurer membres. Dans l'éventualité où un étudiant, pour une raison personnelle, décide de se dissocier de son association, il devient impossible de faire valoir son droit en dehors des AG. Ainsi, un étudiant comme moi, qui n'est pas nécessairement en défaveur du mouvement, mais qui désapprouve le cadre dans lequel se déroule la démarche devient sans option. Cette loi ne tient donc pas compte des droits fondamentaux des étudiants qui devraient pouvoir voter sans s'affilier ou payer des frais à une organisation envers laquelle il s’oppose. En d'autres mots, je dois débourser des frais pour être membre d'un regroupement envers lequel je suis en désaccord pour acquérir  le droit de voter contre ses propositions. Les droits fondamentaux ne s’acquièrent pas par l’argent. Vous pourriez bien sûr me suggérer d'intégrer l'association afin de la réformer de l'intérieur, mais le contexte actuel ne me le suggère pas, il m’y oblige. C'est dans cette optique que je m'interroge à savoir si cette situation reflète vos valeurs. Pour être honnête avec vous, je suis convaincu que, malgré nos opinions divergentes, vous aspirez à vous battre pour un idéal de vie et que cette loi est contraire à ce que vous défendez. Je crois simplement que vous ne l'aviez jamais réalisé et je n'ai jamais porté, à vous, de même qu'à l'association, de mauvaise intention à cet égard. Voilà ce qui m'avait amené à vous poser cette question.

Bien que l'association étudiante ne soit pas responsable de l'élaboration de cette loi, elle profite tout de même d'un pouvoir qui peut très difficilement être contesté. Or, j'ai l'infime conviction que tout obstacle à la contestation devrait être considéré comme la plus importante menace d'un système démocratique. Je ne prétends pas que ceci soit le résultat de la mauvaise volonté de l'association, mais je considère que sa bonne foi ne peut, à elle seule, se porter à la défense de ce principe.

Je suis certain que ces propos ont pu vous aider à comprendre le fond de ma pensée. Par ailleurs, laissez-moi répondre à une seconde question que vous avez évoquée suite à cette affirmation:

«la démarche démocratique étudiante est la seule à ne pas exiger la mesure du degré d'assentiment des personnes représentées en dehors d'un cadre qu'elle contrôle.»

En effet, chaque organisation politique doit, à un moment ou à un autre, se soumettre à un vote au cours d’une démarche indépendante. Cette dernière vise à assurer sa légitimité et constitue le fondement d’un système démocratique viable. Or, malgré le fait que des observateurs soi-disant indépendants se présentent aux AG pour veiller à son bon déroulement, il n’en demeure pas moins qu’ils s’y retrouvent impliqués à la demande des organisateurs de cette dernière. De plus, l’élection des membres du conseil exécutif  et les propositions de grève se font également dans les AG, mais jamais de vote visant à assurer la légitimité de l’association n’est tenu à l’extérieur d’une salle dont elle a le contrôle. Pourquoi ?

Je pose cette question, puisqu’il semble que la démocratie étudiante soit la seule à ne pas avoir à se soumettre à ce principe jugé essentiel par tous. C’est ce qui m’a amené à évoquer cette comparaison avec Jean Charest et les syndicats. En effet, tous les quatre ans, ils sont soumis à un vote dont ils n’ont pas le contrôle. La démocratie repose sur la mesure de la volonté des gens à se soumettre aux décisions de ces organisations politiques. Quoique cette démarche soit la plus importante et, pour ainsi dire, le point de départ de la reconnaissance de la légitimité des décideurs, elle fait défaut à la démocratie étudiante. Encore une fois, l’association étudiante du Cégep de Saint-Laurent n’est pas directement responsable des lacunes de ce système, mais elle ne fait rien pour les régler. La simple tenue d’un vote de confiance sur Omnivox permettrait de la corriger et je me demande en quoi ce desideratum est si exigeant à combler, si ce n’est qu’il exige un peu plus de rigueur.

Je crois que vous avez raison de contester les décisions qui vont à l’encontre de vos valeurs, mais je suis incapable de comprendre qu’une personne, ayant à coeur la démocratie, puisse réfuter l’évidence de ce qui est mentionné ci-haut.

En ce qui a trait à votre façon dont vous vous adressez à moi, je vous prie de bien vouloir la conserver. Je n’y vois absolument aucune offense.