Gaz de schiste : non merci !

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Ange Valnet
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#573 gabegie energetique

2011-01-19 23:07

Plus que jamais l'intensité energetique de nos societes occidentales se révélle être un cul de sac impossible à gerer.
Cette situation de desequilibre permanent fait le lit de societes sans scrupule qui se proposent de pourvoir à cet etat de manque energetique sans fin.
Seule une decroissance importante de cette intensité nous sortira de ce stress energetique structurel qui sert de justification à la honteuse et dangeureuse exploitation des gazs de shiste
Il faut voir plus loin que ce seul combat , juste et necessaire et en tirer toutes les conclusions qui s'imposent en terme d'efficacité energetique...

Réponses

blog 'économiedurable
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#1217 Re: gabegie energetique

2011-01-26 01:43:09

#573: Ange Valnet - gabegie energetique 

Larzac – forages autorisés – gaz de schiste- shales gaz– énergie fossile – croissance économique - José Bové - lutte – dignité - restrictions énergétiques - mode de vie sobre - vita povera

 

Il y a un peu plus de trente ans, le Larzac faisait l’actualité en refusant l’extension d’un camp militaire. Avec des manifestants souvent marqués par une culture mêlée d’antimilitarisme et de régionalisme (Gardarem lo Larzac, ce slogan occitan fut le fer de lance de cette bataille), appuyée sur un mouvement de retour à la terre, lui-même enfant de Mai 68 et du mouvement écologique du début des années 70. Et cette lutte devint un symbole, au point que le Président Mitterrand annula le projet en guise de don de joyeux avènement en 1981 (1) . C’est dire si le Larzac est une référence … et voilà qu’aujourd’hui la lutte recommence.

Non point contre les militaires mais contre les futurs forages pour y capter le gaz de schiste (2).

Sur le plan écologique, il y a effectivement de quoi s’inquiéter. Comme l’explique José Bové « dans le cas de gaz conventionnels, on creuse verticalement jusqu’à atteindre le gisement et ensuite on pompe. C’est assez simple. Pour le gaz de schiste, très diffus dans la roche, on procède par hydrofracturation. Il faut creuser verticalement entre 2 000 et 4 000 mètres sous terre puis horizontalement lorsque que l’on atteint la roche. Sous très forte pression, de gigantesques quantités d’eau et des produits chimiques sont envoyés pour faire éclater le schiste. Ce qui peut avoir d’énormes conséquences pour les milieux aquatiques, la chaîne alimentaire et la santé humaine » (3).

Il suffit de regarder ce qui se passe au Québec dans la vallée du St Laurent ou d’étudier la position des habitants de Pittsburgh, en Pennsylvanie, pour se convaincre que ces forages ne sont pas une bonne chose pour la région. La lutte au Larzac recommence donc, avec un comité de vigilance créé le 20 décembre 2010 à St Jean du Bruel (4), avec une demande de moratoire votée à Ste Eulalie de Cernon, avec une pétition aussi, et le soutien des Amis de la Terre (5).

Parce que le Larzac symbolise une trop rare victoire, ce nouveau combat doit se vouloir exemplaire.

Il est trop facile de protester contre l’exploitation de ces nouvelles et prometteuses ressources d’énergie fossile tout en souhaitant continuer à faire le plein de sa voiture avec un carburant à 1,5 euros le litre, à prendre l’avion pour ses vacances et à consommer des aliments préparés ou surgelés pour gagner du temps. A vouloir vivre dans une société pour qui la croissance économique avec toujours plus de biens est la solution à tous nos maux, du financement de nos retraites à la réduction du chômage ou de la pauvreté. Ce serait alors accepter que d’autres, bien loin de chez nous, voient leurs territoires dégradés pour notre confort de consommateurs ou de citoyens abandonnés à la facilité, qu’ils soient canadiens ou chinois envahis par la pollution des mines ou des centrales au charbon. Cette attitude, cet égoïsme ont un nom : Not IMY Garden, plus souvent énoncé NIMYG (6). Les accepter ne serait pas digne.

Pour mener un combat responsable contre les forages autorisés par le ministre du Développement Durable qu’était Jean-Louis Borloo (7), il ne nous reste qu’à proposer un plan drastique à effet immédiat de restrictions énergétiques. Dés maintenant, pourquoi ne pas réduire la vitesse à 110 km/h sur autoroute ? Taxer les énergies fossiles pour les consommateurs en échange d’une baisse des taxes et impôts actuels ? Décourager les voyages en avion ? Pénaliser l’achat des plats cuisinés industriels grands consommateurs d’énergie ou les produits hors saison objet de transports intercontinentaux ? Modifier nos règlements techniques pour limiter au maximum l’emploi de plastiques issus de pétrole dans les objets de tous les jours comme dans nos bâtiments ? Faire de telle sorte que les matériaux énergivores comme le béton, le polystyrène, ou la brique soient pénalisés face aux matériaux d’origine végétale ou peu travaillés, comme la terre ou le bois ? Supprimer radicalement les intrants industriels fabriqués à coût énergétique élevé dans l’agriculture ?

Protester sans proposer, s’opposer sans se priver revient à se moquer du monde. Au sens propre comme au figuré. Il nous appartient, et ce n’est pas facile dans un pays démocratique où il faut convaincre les électeurs, de cultiver le moins tout autant que l’autrement.

Cette bataille passe par des propositions concrètes et applicables. Si on ne veut pas voir nos territoires transformés en champ de mines et de forages, il nous reste à prendre des dispositions fortes et sévères, des dispositions qui sont loin d’être neutres ; il est assez évident que celles-ci dessinent un autre monde, une vita povera comme il y a unarte povera, une vie basée sur un retour aux choses essentielles, une vie oubliant un superflu confortable dont on ne perçoit l’insupportable coût que maintenant, comme ces forages possibles dans le beau et résistant plateau du Larzac.

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