LIBERTÉ POUR LES DÉTENUS D’OPINION EN ALGÉRIE
LIBERTÉ POUR LES DÉTENUS D’OPINION EN ALGÉRIE
PÉTITION
L’Algérie traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Après plus de deux années de mobilisation citoyenne pacifique pour un changement radical du système, le régime effectue un saut dans le passé et veut replonger le pays dans l’ère du parti et de la pensée uniques.
Comme toujours cette offensive connaît son paroxysme en Kabylie. Après les interpellations des porteurs de l’emblème amazigh à Alger ordonnée par l’ancien chef d’état-major, son successeur décide de l’interdire dans tout le pays. Les militants de la cause amazigh se font enlever sans raisons ni explications et l’une des premières actions du nouveau gouvernement était de remettre en cause l’enseignement de Tamazight. Cette politique est une calamité nationale car chaque fois que la Kabylie a été visée la démocratie a reculé dans le pays.
Sans légitimité, sans crédibilité et dépourvu de compétence, le pouvoir recourt à une répression aussi brutale qu’illégale contre des citoyens qui ne demandent qu’à vivre libres et en fidélité avec leur culture et leur environnement. Incapable d‘offrir une solution à l’impasse dans laquelle le système en place depuis 1962 a plongé le pays et faute d’entrainer la conviction et l’adhésion des citoyens par l’argument et l’exemple, le régime retourne aux accusations des années de plomb qui accumulent les provocations en Kabylie tout en invoquant la main de l’étranger pour masquer ses échecs.
Aujourd’hui, des citoyens et des militants, dont le seul crime est d’avoir exprimé une opinion libre ou défendu leur identité, croupissent en prison depuis plusieurs mois.
En tant que citoyennes et citoyens épris de justice et de liberté, militantes et militants des droits de l’Homme, nous lançons cette pétition pour dénoncer ces emprisonnements et exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion, y compris ceux dont nous ne partageons pas les idées dès lors que leur action est demeurée pacifique.
Par ailleurs, nous invitons les Algériens à se mobiliser pour apporter toute forme d’aide possible à ces victimes et à leurs familles. Cette solidarité est un devoir citoyen et une dette envers des femmes et des hommes qui sont emprisonnés pour avoir exercé leur droit à la libre expression ; droit que nous revendiquons avec force et que pour lequel nous nous battrons nuit et jour.
Mauvais élève de l’histoire, le pouvoir ne comprend pas que la stigmatisation de la Kabylie est l’une des fautes qui ont condamné l’Algérie à la régression. Le combat pour la démocratie d’aujourd’hui commence par la dénonciation de cette imposture.
Kaci Tansaout (CNLD)/Racid At Ali uQasi, professeur universitaire, Ontario, Canada/Yassine Aissiouane (ingénieur, ex-député)/Lila Hadjarab (avocate, ex-députée)/Yakout Goudjil (universitaire, membre APW)/Karim Baamar (directeur, Gouvernement Canada)/Kassi Saidani (étudiant)… Contacter l'auteur de la pétition