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2016-10-02 08:11

 

Méthanisation aux Établières : le projet abandonné

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-roche-sur-yon-85000

La Roche-sur-Yon - Publié le 02/07/2016

Patrick GUYOMARD.

Le nouveau projet est trop coûteux. Hier, société Etabiogaz a décidé de renoncer à son unité de méthanisation. Elle avait rencontré une opposition des riverains qui craignaient des nuisances.

C'est un Joël Limouzin « très en colère » qui a annoncé l'enterrement de son projet qui courait depuis de longs mois. « L'unité de méthanisation aux Etablières est abandonnée », lâche le président de la société Etabiogaz. C'est la mort dans l'âme que ses représentants ont pris cette décision, hier, en assemblée générale.

« Nous voulions lancer une unité de méthanisation techniquement novatrice », souligne Jo ël Limouzin. « Une expérimentation avec le concours de quatre agriculteurs locaux actionnaires, et la ferme des Etablières, pour produire des énergies renouvelables. » Mais financièrement, ça ne passe pas. « Alors rideau ! »

L'unité devait traiter 29,9 tonnes de substrats par jour (fumiers, tontes de pelouse). Les agriculteurs devaient y déposer leurs effluents d'élevage,
« puis récupérer le digestat qui n'a plus d'odeur, devenu fertilisant organique. »

Le but, au départ, était aussi de produire de l'électricité pour chauffer le lycée des Etablières et la piscine Armonia.
« Ensuite, le projet a évolué. Le gaz issu de la méthanisation devait être injecté directement dans le réseau de gaz naturel pour chauffer les Yonnais. Un projet de dimension modeste et reproductible dans la plupart des exploitations agricoles du département », qui a reçu l'accord du préfet en janvier dernier.

« Un conflit permanent »

Rapidement, des associations environnementales et un collectif de riverains s'étaient érigés contre le projet, craignant des nuisances sonores, olfactives, des dangers d'explosion, et donc une dévalorisation du patrimoine immobilier proche du site.

« Tout y est passé, peste Jo ël Limouzin. On était dans un conflit permanent. Néanmoins, j'avais pris l'engagement de tout mettre en oeuvre pour gérer ce problème d'odeur, si tenté qu'il existe. On aurait pu revenir au projet initial, parfaitement légal, sans écouter les opposants. Mais j'avais pris un engagement oral que j'ai respecté. »

Résultat, le projet a été totalement repensé,
« pour confiner la totalité des effluents dans un nouveau bâtiment. »

Mais cette étanchéité complète et son système de traitement de l'air font grimper la facture. Le projet d'origine à 4 millions d'euros, (dont 676 000 € de subvention de l'Ademe), augmente de 500 000 €, avec des coûts de fonctionnement supplémentaires. « Ce n'est plus rentable. Pas question de jouer avec l'argent public et celui des actionnaires. »

SAS Etabiogaz est toujours en place, « je garde espoir de remettre la gomme sur ce projet. Il nous faut les moyens financiers permettant d'avoir une rentabilité économique. Notre décision d'abandonner le projet doit être un électrochoc pour les représentants de l'État. Il va falloir que les politiques se bougent le train. »