Il y a quelques jours, la Ministre de l' Envronnement et de l' Energie se félicitait publiquement de la signature de la "COP21" par plusieurs grands pays, Chine, Inde et Etats-Unis, qui allait permettre d' enclencher le "processus vertueux de la lutte contre le réchauffement climatique"... C' est une nouvelle dont nous nous réjouissons tous, sauf qu' il faut faire rappel que pour l' instant, l' Union Européenne n' est pas encore partie prenante, car plusieurs pays "bloquent", et qu' il faut un accord unanime ; il faut aussi se souvenir qu' il n' y a rien de contraignant dans ces accords de Paris, qui ne fixent que des objectifs assez vagues et lointains, pour une mise en oeuvre différée après 2020...

Et puis, est-ce que l' autosatisfaction ministérielle n' est pas un peu biaisée lorsque Ségolène ROYAL insiste sur la nécessité nationale d' accentuer les efforts sur la mise en oeuvre des énergies renouvelables ?

PLUS L' EOLIEN SE DEVELOPPE, DEPUIS 2012, PLUS LES EMISSIONS DE CO2 AUGMENTENT...

Que l' on prenne simplement les chiffres que j' ai tiré du "Panorama des EnR 2016 de RTE/ENEDIS", et des "Bilans électriques annuels de RTE", deux sources exemptes de toute suspicion anti-éolienne :

Parc éolien installé au 31/12 de l' année en cours :        Emissions de CO2 en grammes/KWh :

2012 : 7 536 MW installés                                                   54,5 g/KWh

2013 : 8 157                                                                         52,8

2014 : 9 313                                                                         35

2015 : 10 324                                                                       42,3

2016 : sur les 9 premiers mois  11 250                              45 (moyenne calculée sur les chiffres mensuels des 9                                                                                                     mois connus à ce jour)

Ces chiffres montrent qu' en presque 5 ans, la puissance éolienne installée a augmenté de presque 50%, et dans le même temps les émissions de CO2 ont reculé (faiblement) jusqu' en 2014, puis elles remontent nettement depuis. On peut ajouter de le "bon" chiffre de 2014 est plus lié à une excellente production hydraulique qu' à l' éolien. Inversement, les chiffres de ce début 2016 montrent que les émissions de CO2 remontent, alors même que le parc éolien a augmenté, et que le printemps a connu une excellente production hydraulique. 

Mais encore faut-il que les éoliennes installées tournent, ce qu' elles ne font guère depuis 3 mois ! En contrepartie, il a donc fallu remettre en marche une bonne partie du parc de vieilles centrales à gaz, à fuel et même à charbon, qui émettent du CO2, mais qui ont une grande souplesse de réaction dans le temps. On fait aussi appel aux capacités des STEP, mais elles ont atteint leurs limites, compte tenu de la croissance des EnR intermittentes.

Ces quelques chiffres prouvent donc à l' évidence que les EnR intermittentes ne sont pas la bonne réponse aux "Accords de Paris", sauf peut-être en ce qui concerne les seuls pays émergents pour lesquels solaire et éolien sont à juste titre considérés comme la façon la plus rapide de donner accès à l' énergie, dans des territoires dépourvus de réseaux de distribution électrique complets...

#2432: Lug - CROISSANCE DE L' EOLIEN, ET CROISSANCE DES EMISSIONS DE CO2... 

 Vos chiffres posent problème : pour 66 000 MWh de production escomptée, les "Ailes de Taillard" annoncent entre 15 000 et 12 000 tonnes de CO2 évitées : cela ferait environ 200 à 250 grammes de CO2 par KWh !

Dès lors, d' où sort le chiffre des "Ailes de Taillard", car il ya quelqu' un qui nous trompe ?