L'urbanisation a lieu partout dans le monde, à chaque instant. Elle repose sur un système de croissance effrénée, où les ressources nous semblent infinies, sans conscience des limites naturelles.
En France, ces projets se veulent démocratiques, votés par des élus, mais, malheureusement les décisions sont parfois guidées par l'avidité, le clientélisme, et son corollaire, le conflit d'intérêt.
Il y a un an, début de la mobilisation contre l'exploitation des gaz de schiste, chaque individu s'est réapproprié la démocratie.
Quel moment émouvant de voir la population se rassembler autour d'un idéal commun : ce droit et ce devoir que sont la protection et la préservation de la terre, de l'eau, de l'air; de la vie.
Face aux multiples ravages engendrés par l'urbanisation, l'industrialisation, les transports, l'agriculture intensive , et la consommation massive d'énergies non renouvlables et polluantes (liste non-exhaustive), n'est-il pas urgent de changer ?
Ce projet nous apparaît, à nous, fermiers à Alba, comme très dommageable pour notre environnement naturel :
- perte de ses quelques dernières terres cultivables
- perte de ses zones de mouillères, biotope remarquable et indispensable,
- diminution des niches écologiques;
- de plus ses ressources en eau sont limitées : une partie de l'année les sources du bassin versant d'Alba ne suffisent plus à répondre à la consommation, et les services techniques sont obligés de prélever de l'eau dans le bassin versant de la rivière Ardèche.
Une politique visionnaire consisterait à :
- maintenir une ceinture vivrière autour du village, préalable indispensable au « consommé local »
- à favoriser un développement réfléchi et progressif d'habitations individuelles durables ( ex : isolation efficace, récupération des eaux de pluie, matériaux naturels...)
- donner la priorité à des projets d'habitations collectives (logements dits "sociaux") novateurs, ex : logement HQE, jardins partagés, mixité sociale
- à inciter aux déplacements doux
- ET maintenir invariablement de grands espaces naturels dédiés à l'agriculture et aux zones sauvages, espaces intouchables.
La municipalité devrait inciter, accompagner, soutenir cette orientation.
Face à la difficulté, ce sera notre capacité individuelle à échanger, à dialoguer, à dépasser nos égoïsmes qui permettra d'aller vers l'intérêt collectif.
Delphine TISSOT Jean-Baptiste RENARD
Maraîchers
Proverbe sioux : "Quand vous aurez coupé tous les arbres, pollué toutes les rivières, enfermé tous les animaux, alors peut-être comprendrez-vous que l'argent ne se mange pas". A méditer...